Un salarié en CDI peut, sous conditions, se former à un nouveau métier sans perdre son contrat de travail. Pourtant, certains CDD, intérimaires ou intermittents obtiennent cet avantage, alors que d’autres restent exclus. Les droits acquis au titre du Compte Personnel de Formation (CPF) ne suffisent pas toujours à ouvrir la porte de ce dispositif.La législation distingue des critères stricts selon le type de contrat, l’ancienneté, et la nature de la formation envisagée. Plusieurs cas particuliers existent, notamment pour les travailleurs handicapés ou les salariés licenciés économiquement. Les règles varient aussi selon la branche professionnelle et la région.
Le Projet de Transition Professionnelle : comprendre son utilité et ses avantages
Le projet de transition professionnelle (PTP) s’affirme comme un tremplin pour celles et ceux qui rêvent de prendre un autre virage professionnel, sans perdre la sécurité de leur emploi pendant la formation. Depuis la réforme de la formation professionnelle, ce dispositif fédère sécurité et prise en charge : il propose une transition professionnelle fluide, avec un financement adapté et la garantie d’une rémunération préservée pour toute la durée de la formation.
En conservant leur contrat de travail, les bénéficiaires du PTP peuvent bâtir leur avenir sans craindre une coupure de revenus. Pour qui gagne jusqu’à deux fois le SMIC, la rémunération est intégralement maintenue. Si le salaire dépasse ce seuil, la prise en charge varie, selon la durée de la formation choisie et la rémunération initiale. Une façon de ne pas tout mettre entre parenthèses tout en approfondissant un projet neuf.
Le PTP a ses propres principes : il mobilise le CPF et des fonds dédiés pour couvrir les frais pédagogiques. Seules les formations du répertoire national des certifications professionnelles sont éligibles, garantissant un véritable rebond, qu’il s’agisse d’une reconversion ou d’une incursion dans un nouveau secteur.
Comparé au CPF plus classique, il va plus loin : absence longue durée validée par l’employeur, projet bien structuré, critères méticuleusement étudiés par la commission régionale. C’est l’assurance d’un projet réfléchi, qui ne laisse rien au hasard : durée, contenu, distance avec le poste d’origine… rien n’échappe à l’analyse. Cette exigence, loin d’être un obstacle, forge la solidité du projet de transition professionnelle.
Qui est concerné par le PTP ? Salariés éligibles, conditions d’accès et exemples concrets
Le PTP ne fonctionne pas à l’aveugle. Son accès dépend de statuts précis : les salariés en CDI totalisant vingt-quatre mois d’activité, dont au moins douze avec le même employeur, sont les premiers concernés. Pour les salariés en CDD, il faut cumuler vingt-quatre mois d’ancienneté sur les cinq dernières années, avec au minimum quatre mois en CDD sur la dernière année. Quant aux intérimaires et intermittents, des réglages spécifiques reconnaissent la particularité de leur parcours.
Impossible d’avancer sans l’aval de l’employeur. L’autorisation d’absence reste obligatoire et dépend autant de la durée de la formation que de la marche de l’entreprise. L’employeur n’a le droit de reporter la demande qu’en respectant des motifs précisés par la réglementation, préservant à la fois les intérêts de l’entreprise et ceux du salarié. Cette continuité de contrat de travail constitue un vrai filet de sécurité pendant la reconversion.
Exemples concrets
Afin d’illustrer l’accès au PTP, voici deux situations réalistes :
- Un technicien de maintenance en CDI, cumulant deux ans d’ancienneté, souhaite devenir développeur web : il remplit toutes les conditions pour déposer un dossier.
- Une vendeuse en CDD, après deux ans d’activité sur cinq ans, peut entreprendre un diplôme d’assistante de gestion si elle respecte le calendrier demandé.
À retenir pour les salariés en CDD : la formation ne peut commencer qu’après la fin du contrat. Toutes les démarches administratives passent par un espace personnel dédié, ce qui facilite la gestion et le suivi du dossier.
Du dossier à la formation : les étapes clés pour bénéficier du PTP et les ressources à mobiliser
Bénéficier du PTP exige de procéder avec méthode et d’organiser son projet dans le bon ordre. Première étape : identifier une formation certifiante figurant au répertoire national, proposée par un organisme reconnu possédant la certification Qualiopi. Ce choix n’est jamais anodin, il joue sur l’ensemble de la candidature.
L’étape suivante consiste à demander une autorisation d’absence à l’employeur, tout en veillant aux délais : au moins 120 jours avant le début de la formation si celle-ci dépasse six mois, ou 60 jours dans les autres situations. Ces délais respectés, l’entreprise peut organiser l’absence du salarié, qui garde la sécurité de son contrat de travail.
Le dossier PTP doit être soigneusement constitué : un devis précis émanant du centre de formation, le programme pédagogique détaillé, les preuves d’ancienneté et la lettre de motivation sont attendus. Ce dossier part alors vers l’association régionale spécialisée qui l’étudie sous tous les angles : cohérence, calendrier, projet d’emploi à l’issue de la formation.
Pour affiner son plan, il est judicieux de solliciter certaines structures selon les besoins. Voici lesquelles interviennent souvent dans la démarche :
- Transitions Pro pour l’accompagnement et la gestion administrative du dossier,
- OPCO en appui sur le choix des formations adaptées,
- Pôle emploi pour aider à réfléchir au projet ou trouver les opportunités du secteur,
- Les centres de formation régionaux pour guider le salarié sur le choix du parcours et vérifier la constitution du dossier.
Obtenir l’accord du jury passe par la rigueur dans la préparation, la maturité du projet et la capacité à démontrer toute la cohérence de sa transition.
Un changement de trajectoire aussi marquant ne s’improvise pas, mais avec le PTP, le chemin prend forme : construit, encadré, et pensé pour les salariés prêts à prendre leur avenir à bras-le-corps.

