Financement de la formation AFPR : responsabilités et modalités
5 000 euros, pas un centime de plus. Voilà le plafond que Pôle emploi, devenu France Travail, pose sur la table lorsqu’il s’agit de soutenir une formation AFPR. L’employeur, souvent pris de court, découvre alors qu’il devra, lui aussi, mettre la main à la poche. La prise en charge n’est jamais totale : une réalité que beaucoup ignorent lors des premiers échanges. Les organismes de formation partenaires n’ont d’ailleurs pas tous le tampon officiel : résultat, certains montages se heurtent à un refus, partiel ou total, de financement. Et tout cela, pour des contrats de six à douze mois seulement, à condition d’obtenir l’aval de France Travail.
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AFPR : un dispositif clé pour faciliter l’accès à l’emploi
L’AFPR, action de formation préalable au recrutement, n’a rien d’un concept abstrait. Elle s’impose comme une passerelle concrète entre les besoins urgents des employeurs et le projet professionnel des candidats. Depuis 2024, c’est France Travail qui orchestre l’ensemble, endossant à la fois le rôle de pilote administratif et de financeur.
L’objectif ? Réduire le fossé des compétences qui empêche, bien souvent, la rencontre entre une offre et une demande. Quand un poste reste vacant, faute de candidat qualifié, l’AFPR propose un chemin court, balisé et pragmatique pour préparer une embauche rapide.
Le dispositif ne se limite pas à un secteur particulier. Il s’adresse aussi bien aux entreprises du service à la personne qu’au commerce, à l’hôtellerie-restauration, au transport ou encore au BTP. Sur l’ensemble de la France, on compte plus de 80 000 entrées par an, avec des régions telles que l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France ou le Grand Est en première ligne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de huit candidats sur dix trouvent un contrat à la sortie du parcours.
La modalité de la formation varie selon les besoins : certaines entreprises choisissent d’organiser un accompagnement en interne, d’autres font appel à un organisme certifié Qualiopi. La durée maximale, elle, ne dépasse jamais 400 heures. À la différence de la POEI, qui s’adresse aux embauches de plus longue durée (CDI, CDD ou contrats de professionnalisation de douze mois et plus), l’AFPR cible les recrutements de six à douze mois.
Dans un marché du travail mouvant, cette formule s’impose comme une solution directe, ajustée à la réalité de terrain, où montée en compétences et réponse immédiate aux besoins se conjuguent sans détour.
Qui peut bénéficier de l’AFPR et sous quelles conditions ?
Ce dispositif n’est pas réservé à une poignée de profils. L’AFPR s’ouvre à tout demandeur d’emploi inscrit à France Travail (ex-Pôle emploi), qu’il soit indemnisé ou non, jeune diplômé ou adulte en pleine reconversion. L’idée est simple : permettre à chacun d’accéder à un poste en adaptant rapidement ses compétences.
Voici les types de contrats concernés par l’AFPR :
- CDD d’une durée comprise entre six et moins de douze mois,
- contrat de professionnalisation à durée déterminée,
- mission d’intérim d’au moins six mois sur une période de neuf mois.
La formation suppose un temps de travail hebdomadaire d’au moins 20 heures, sauf cas particuliers liés à la spécificité du poste ou à la situation personnelle du bénéficiaire.
Durant cette période, le demandeur d’emploi obtient le statut de stagiaire de la formation professionnelle. Ce nouveau statut ouvre à l’AREF pour les personnes déjà indemnisées, ou à la RFPE pour les autres. Une aide à la mobilité peut parfois s’ajouter, selon l’éloignement géographique ou les ressources de la personne concernée.
La sélection se fait main dans la main : l’entreprise, France Travail et le candidat définissent ensemble le contenu de la formation, le planning et la suite du parcours. L’engagement de l’employeur se concrétise dans la convention AFPR : elle acte la promesse d’une embauche à l’issue du dispositif. Cette articulation entre formation et contrat de travail favorise une intégration professionnelle rapide et solide, en phase avec la réalité des besoins économiques.
Financement de la formation AFPR : montants, démarches et responsabilités en pratique
Le financement de la formation AFPR repose sur un schéma précis, piloté par France Travail. Deux formules existent. Si la formation est organisée en interne au sein de l’entreprise, l’aide s’élève à 5 euros nets de l’heure, plafonnée à 2 000 euros pour l’ensemble du parcours. En cas de recours à un prestataire externe certifié Qualiopi, le soutien grimpe à 8 euros nets de l’heure, dans la limite de 3 200 euros.
La démarche suit plusieurs étapes, toutes coordonnées entre l’employeur et France Travail. L’entreprise doit concevoir un plan de formation, désigner un tuteur référent qui accompagnera le stagiaire, puis signer une convention tripartite détaillant le contenu pédagogique, la durée (jusqu’à 400 heures), les modalités d’évaluation et la promesse d’embauche.
L’aide financière n’est versée qu’une fois le candidat effectivement embauché, sur présentation des pièces justificatives. L’objectif est clair : accélérer le retour à l’emploi tout en sécurisant le parcours de formation. Lorsque la formation est confiée à un organisme externe, la certification Qualiopi reste impérative, gage de qualité et de sérieux.
Ce dispositif a fait ses preuves, notamment dans les secteurs les plus tendus comme l’hôtellerie, les services à la personne, le bâtiment ou le transport. Il s’est imposé, au fil des années, comme une réponse concrète et rapide à l’urgence des recrutements.
À l’heure où chaque recrutement compte, l’AFPR trace une voie où employeurs et candidats avancent ensemble, au rythme d’une montée en compétences taillée pour le réel.